samedi 30 avril 2011

Dimanche de Pâques, sitôt les chocolats avalés, la famille David, sans le grand Simon comme souvent, se rend dans le parc du Colorado. L'objectif n'est pas de prendre un place de bonne heure pour la grillade communautaire dominicale mais de marcher jusqu'au lieu dit l'îlet à Guillaume, petit plateau coincé entre deux bras de la rivière Saint Denis.
Du Colorado à la Fenêtre, le chemin dans les sous bois longe la rivière Saint-Denis qui a creusé profondément la roche. De temps en temps, une ouverture permet de se faire peur au dessus du vide. Quelques Goyaviers sont visibles ici et là et marquent le début de la saison de ce fruit très prisé des Réunionnais mais dont les arbres sont maintenant considérés comme une peste végétale. Le chemin à l'ombre est légèrement humide avec la saison des pluies qui se prolonge.

A la Fenêtre, un panneau interdit l'accès à la variante du GR2 vers l'îlet à Guillaume avertissant du danger de chute de pierres. Il en faut plus pour effrayer les David qui sont maintenant entraînés depuis la ballade à la cascade du Chaudron.  Le chemin descend en pente douce en suivant une canalisation alimentant Saint-Denis en eau douce. Le paysage est grandiose. Bien que le temps soit couvert, on voit au loin vers l'est la grande ville et la mer. Les hauts de la ravine sont dans les nuages blancs. Parfois on découvre quelques centaines de mètres plus bas la rivière. Des cascades et des bassins se succèdent à mesure de notre avancement ainsi que les ex-voto.

Philippine reconnait les jambrosades et découvre les "fraises des bois" qui sont plutôt de grosses mures rouges, juteuses et sucrées. Nous nous régalons de la douceur et la fraicheur apportée en bouche.
Nous atteignons un pont qui supporte la canalisation et lui fait franchir le Bras Guillaume. La aussi, un panneau rassurant avertit du danger d'effondrement et déconseille le passage à plus de cinq marcheurs en même temps. Nous l'empruntons un par un, elle est parfaitement entretenue, les pouvoirs publics se couvrent à outrance.

De l'autre côté, le chemin s'élargit et se faufile en montée entre de grands arbres. Il nous faut près de 45mn pour monter jusqu'à l'îlet et Gustave montre des signes de fatigue réclamant sa pitance à grands cris pendant que Philippine avale les derniers hectomètres en courant. Le terrain en pente a été travaillé par l'homme. Des terrasses ont été aménagées, plus rien ne pousse aujourd'hui.


Arrivé à l'îlet à Guillaume, nous sommes déçus. Les aménagements sont délabrés, les poubelles pleines, la case en ruine. Nous sommes seuls et il n'y a que les oiseaux pour montrer de la vie dans cet endroit cerné par les ravines. Nous apercevons le traditionnel papangue en chasse. La première compagnie part à la recherche du cimetière qu'il trouve au bout d'une allée plantée de pins. Quelques tombes simples et entretenues sont posées à l'ombre des bambous.


Nous décidons de rester manger une heure, les nuages plus sombres nous pressent. Il existe un autre chemin pour le retour. Analyse de la distance, des courbes de niveaux et du temps qu'il reste avant la nuit, nous reprenons par la même voie qu'à l'aller. La pluie nous accompagne mollement une partie du chemin. Raoul et Gustave sont devant et Philippine délire verbalement pendant une heure. Un goûter à la Fenêtre rapidement avalé et nous avançons vers le Colorado que nous atteignons à la fin du jour. Nous sommes surpris par le monde qui est venu pique-niquer et qui commence à quitter les lieux.

Cette randonnée avait un objectif, la préparation pour les trois jours de marche à Mafate au mois de mai. L'équipe a tenu les six heures de marche et a testé son matériel. Elle est prête pour aller au bout du monde.

samedi 23 avril 2011

Concentré de Créolité

Nous habitons dans le centre ville de Saint-Denis. Non loin de la mairie, notre immeuble est en surplomb de la ravine de la rivière Saint Denis.
Le fond de la ravine demeurait un mystère ou se perdait une route serpentant le long du cours d'eau. Nous avons décidé d'aller découvrir l'endroit, en famille et en vélo avec nos deux petits.
En cette fin de saison des pluies, la rivière de Saint Denis coule calmement dans son lit. Rapidement, nous croisons une étrange petite bâtisse accrochée au milieu de la falaise. Des rochers sont peints en blanc et on distingue des flèches indiquant un chemin pour gravir jusqu'à ce qui semble être une chapelle.




Plus loin un tuyau enjambe le cours d'eau et se dirige dans une ancienne centrale hydroélectrique EDF. Il acheminait l'eau de la montagne cinq cents mètres plus haut.






En cette fin de jour, les oiseaux sont nombreux et l'on croit reconnaître un martin pêcheur posé sur un caillou au milieu de l'eau.
Presque côte à côte, les entrées de clubs. L'un semble select et l'autre moins opulent. Tous les deux sont privés et doivent choisir leurs adhérents avec leurs critères propres.




Un premier pont de fer nous porte au cœur de la ravine. La porte d'un temple coloré nous invite à la piété.

Après la pépinière municipale, nous entrons dans un hameau de maisons modestes. Nous sommes au lieu dit La Colline. Dans la rivière des enfants se baignent sous le regard de leur grand-mère.

















Un deuxième pont de fer nous bascule de l'autre côté de la ravine et vers les dernières maisons. Un terrain de basket désert, une épicerie qui semble ne vendre que de l'alcool bon marché, des hommes oisifs assis sur le talus; nous sommes dans un autre monde, perdu malgré la ville si proche.

Autre signe de ferveur religieuse, les ex-voto placés sur le parcours, toujours entretenus et fleuris. Nous nous arrêtons là, la route est un cul de sac. Pour poursuivre dans la ravine, il faut aller à pied. Une borne nous montre notre prochain lieu de ballade : un bassin à 20mn à pied pour aller chercher la fraicheur. Le retour se fait rapidement, il faut arriver avant la nuit.
Les habitation proches de la rivière ont du être inondées au cours des crues. En tout cas, ses habitants ont du être coincés chez eux car la route était certainement submergée.

Symbole de La Réunion, la brasserie Bourbon qui produit la fameuse Dodo est aussi posée près de l'eau.
Avant la mer, s'étend le quartier nommé le bas de la rivière. Les immeubles sont récents et l'habitat mixte. LEs berges sont en cours d'aménagement pour le plaisir de tous.

samedi 16 avril 2011

Fin du gros oeuvre.

Nous y sommes !
Le gros œuvre est terminé sur notre chantier et la maison a un toit. Elle est donc hors d'eau.


Si LN s'extasie dans la future chambre parentale, elle sait aussi qu'il faudra au moins autant de temps pour le second œuvre. Le plâtrier attaque la semaine prochaine les enduits et électricien et plombier viennent prendre leurs cotes.
  

En attendant que le menuisier réalise les escaliers, visiter les étages restera un exploit pour la propriétaire.

Ainsi nous avons la forme de la maison, dans quelques semaines elle aura aussi un aspect. LN et la première compagnie hésitent sur la couleur extérieure. Auriez vous une idée ?

vendredi 15 avril 2011

Grande Philippine.

Elle est née petite, elle est presque la plus grande de sa classe.
Elle est la quatrième de la fratrie, elle est celle qu'on entend le plus.
Elle a trois grands frères, elle n'a pas peur de les bastonner quand ils l'exaspèrent.
Elle vient de Nanterre, banlieue de Paris, elle vit dans les îles de l'Océan Indien.
Elle va à l'éveil musical et à la piscine, elle veut y ajouter la danse et l'athlétisme.
Elle est en CP, elle sait lire et écrire.
Elle décide comment s'habiller, quoi manger et boire.

Elle a 7 ans et veut qu'on lui lise des histoires avant d'aller dormir, pourvu que cela dure.

jeudi 7 avril 2011

3 avril 2011, la fête pour la départementalisation a un goût amer.

Les élus de l'ancienne majorité ayant fini de bouder, la nouvelle assemblée s'est réunie une deuxième fois ce dimanche pour élire son nouveau Président.
Arrivée dans les jardins du Conseil Général, la première compagnie a de suite senti une ambiance différente de celle de jeudi avant le coup de théâtre du report du vote. Une certaine méfiance sans doute envers ses élus irresponsables, incapables de s'effacer devant un évènement historique. Le vote a eu lieu, sans surprise. La suite n' a été qu'une longue suite d'attentes et de moments volés. Il aurait fallu faire vite pour élire les vice-présidents et ensuite communier avec le peuple de Mayotte. Ce fut tellement long que Mayotte 1ère a cessé la diffusion télé en cours de vote. Plus tard encore, la ministre de l'outre mer fut kidnappée dans l'hémicycle pour entendre les discours sans fin, insipide destinés seulement à ceux qui les prononçaient.
Pendant ce temps là, Mayotte s'est rassemblée en face du parvis du comité du tourisme. La où il aurait fallu un chauffeur de salle ou un spectacle soutenu par un rythme local, le podium vide était offert aux milliers de Mahorais. La où il aurait fallu respecter l'horaire, on a généreusement fait patienter plus d'une heure et demie. La où il aurait fallu enflammer la foule en s'adressant à elle, on lui a imposé des mots vides de sens. Le moment se prêtait à une grande émotion populaire, aucun des élus n' a su sentir l'aspiration du peuple à exprimer bruyamment sa joie. Non l'ambiance, ce dimanche n'y était pas. Une belle averse à fini par rafraichir les ardeurs.
Puisque Mayotte est le 101ème département, il convient aux métropolitains de mieux connaître ses habitants. Vous trouverez donc ci dessous des visages de Mayotte. Ne soyez pas surpris par le nombre de femmes. Il en est ainsi sur cette île musulmane, la femme est de tous les combats. Elle s'est donc endimanchée comme jamais, car elle est fière. Elle se montre, consciente du rôle social et politique que les hommes lui ont abandonné même si quand il s'agit d'occuper les mandats et ses avantages, on retrouve les hommes.