



Philippine reconnait les jambrosades et découvre les "fraises des bois" qui sont plutôt de grosses mures rouges, juteuses et sucrées. Nous nous régalons de la douceur et la fraicheur apportée en bouche.
Nous atteignons un pont qui supporte la canalisation et lui fait franchir le Bras Guillaume. La aussi, un panneau rassurant avertit du danger d'effondrement et déconseille le passage à plus de cinq marcheurs en même temps. Nous l'empruntons un par un, elle est parfaitement entretenue, les pouvoirs publics se couvrent à outrance.
De l'autre côté, le chemin s'élargit et se faufile en montée entre de grands arbres. Il nous faut près de 45mn pour monter jusqu'à l'îlet et Gustave montre des signes de fatigue réclamant sa pitance à grands cris pendant que Philippine avale les derniers hectomètres en courant. Le terrain en pente a été travaillé par l'homme. Des terrasses ont été aménagées, plus rien ne pousse aujourd'hui.

Arrivé à l'îlet à Guillaume, nous sommes déçus. Les aménagements sont délabrés, les poubelles pleines, la case en ruine. Nous sommes seuls et il n'y a que les oiseaux pour montrer de la vie dans cet endroit cerné par les ravines. Nous apercevons le traditionnel papangue en chasse. La première compagnie part à la recherche du cimetière qu'il trouve au bout d'une allée plantée de pins. Quelques tombes simples et entretenues sont posées à l'ombre des bambous.
Nous décidons de rester manger une heure, les nuages plus sombres nous pressent. Il existe un autre chemin pour le retour. Analyse de la distance, des courbes de niveaux et du temps qu'il reste avant la nuit, nous reprenons par la même voie qu'à l'aller. La pluie nous accompagne mollement une partie du chemin. Raoul et Gustave sont devant et Philippine délire verbalement pendant une heure. Un goûter à la Fenêtre rapidement avalé et nous avançons vers le Colorado que nous atteignons à la fin du jour. Nous sommes surpris par le monde qui est venu pique-niquer et qui commence à quitter les lieux.
Cette randonnée avait un objectif, la préparation pour les trois jours de marche à Mafate au mois de mai. L'équipe a tenu les six heures de marche et a testé son matériel. Elle est prête pour aller au bout du monde.