lundi 29 août 2011

La première compagnie s '« habitue » au voyage en métropole.


Une formation qu'il souhaitait suivre depuis longtemps et saluer ses parents sont un bon prétexte pour prendre l'avion. Encore faut-il connaître son horaire. La surprise fut de taille de découvrir que le vol Air Austral effectuait l'aller vers la métropole de jour !

Nous avons déjà fait l'éloge de cette compagnie qui profitant de sa situation privilégiée offre des tarifs élevés et des prestations en rapport. Voyager en classe confort ne déroge pas à la règle. A l'aise et choyé par le personnel qui prend le temps de bavarder, l'esprit est déconnecté du monde, léger, se fait sensible et bucolique.

Saint-Denis est rapidement laissé. Pendant les trois premières heures, seuls les nuages permettent d'imaginer que l'avion fonce vers l'Afrique au dessus du bleu. L'équateur est franchi. Marins, nous aurions bu nous rappelant que les hommes aime mesurer ce qui les entoure. La cote nord-est du continent noir se montre.

Nous sommes entre le Kenya et la Somalie non loin du berceau de l'humanité, trop haut pour voir le drame qui se joue actuellement à nos pieds. Le malheur des hommes disparaît dans la splendide beauté des déserts. 

Port-Soudan nous délivre un message : l'homme est présent, il bâtit, commerce et voyage. Cette ville est la porte d'entrée de marchandises de ce pays très pauvre qui reste connecté au monde malgré lui et l'aide humanitaire passe par son port.

Nous louons Khadafi, l'avion évite la Libye et nous offre le spectacle magique du Nil nourricier, l'homme a appris à se servir de ce qu'il trouvait. En plus du fleuve, les canaux sont parfaitement visibles qui élargissent la bande verte et l'on pense aux travaux colossaux réalisés pour maîtriser l'eau. Nous manquons Abou Simbel et ses temples. 

Plus au nord, la côte égyptienne est colonisée par les hôtels et nous devinons à l'horizon l'immense delta dans lequel s'épanouit le fleuve. Les éoliennes crétoises nous laissent à penser que ces européens là ont quelques soucis avec leur mode de développement. Partout, des dizaines bateaux relient les îles du sud de la Grèce. Athènes est au loin. 
A trente-deux mille pieds, on comprend pourquoi les hommes ont choisi ce site pour s'installer. Tournée vers la mer , elle est idéalement placée entre les hauteurs. Où le génie grec s'est-il perdu, lui qui a inventé la civilisation européenne ? Lassés de briller, les grecs se sont endormis au soleil et payent aujourd'hui si peu d'impôts qu'ils ne doivent d'être sauvé de la banqueroute que par une vision stratégique étrange des années soixante-dix d'un autre génie, Giscardien celui là, qui permet à la solidarité Européenne de jouer à fond aujourd'hui.  
L'avion n'a cure de ses considérations, il nous emmène vers quelques montagnes dont on ne peut dire si elles sont encore hellènes, albanaises ou déjà serbo-croates. La géographie politique est tourmentée dans ces endroits et les cours du collège si loin. D'un coup d'aile expert, le pilote nous porte au dessus de l'Adriatique rapidement traversée. On peut presque embrasser l'Italie dans sa largeur. 
Florence occupe la vallée et la cité historique se devine. De là, Léonard a quitté les ingrats florentins pour partager son génie (encore un, décidément l'Europe est grande de beaux esprits à moins que cela ne soit notre euro-centrisme historique). Les belliqueux Milanais et Français l'ont accueilli. Comment ces hommes prompts à la guerre ont-ils su protéger l'artiste et lui donner les moyens de créer ? Les rois Français et princes Italiens porteurs de mort avaient-ils une âme sensible? Des questions sans réponse. Simon, le néo-philosophe de terminale pourra peut-être aider son père...

Le soleil, plus rapide dans sa course que l'avion, décline maintenant. Il faut lever les yeux sur d'étranges formes ouatés. Les Alpes font la frontière entre la Suisse, l'Italie et la France. Portant les vallées sont larges, on le voit, et les hommes les ont pénétrées et les habitent (les souvenirs de l'école sont plus précis maintenant).

Le spectacle est grandiose sur le massif du Mont Blanc. Nous ne savons pas que des milliers de coureurs un peu fous sont en train d'en faire le tour. Un alexandrin Hugolien peu digeste s'immisce dans la pensée contemplative: « L'immaculée blancheur des neiges éternelles »...Le ciel est maintenant couvert sur la Bourgogne bien que l'on devine Dijon dans l'ombre. La région parisienne s'annonce avec ses maisons individuelles puis ses barres grignotant les champs.

Le soleil est couchant, la lumière rasante fait luire la piste humide. L'avion se pose, les pensées s'effacent. Attente du bus, attente des bagages et accueil triomphal de Marc pour la deuxième fois en quelques semaines.

La première compagnie est dans le train vers Vesoul car c'est le but de son voyage. Se développer il faut, à travers une formation qui pourrait servir...nous y reviendrons car des changement sont à venir.  

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