Beaucoup plus rares qu'à Mayotte, elles se produisent néanmoins sur l'île aux fleurs et nous rappellent l’éloignement de La Réunion des grands flux marchands ainsi que l’étroitesse de son marché qui rendent les acteurs locaux en position de quasi monopole et en même temps vulnérables en cas de conflit.
Ainsi les salariés de la CILAM sont en grève et revendiquent des augmentations salariales. Dans le bras de fer qui les opposent à leur direction, ils bloquent l'accès à leur entreprise empêchant les producteurs laitiers de venir y déposer le fruit de leur labeur. Le médiateur dépêché par le préfet ou les injonctions de la justice n'y font rien : depuis trois semaines, ce leader local de produits à base de lait (sans doute plus de 50% de parts de marché) ne sort rien de son usine.
Ne pouvant obtenir de leurs animaux qu'ils stoppent la production, les éleveurs en sont à jeter quotidiennement des centaines de litres de lait. Ce gaspillage est impopulaire, ils offrent maintenant le lait en face de l'usine en grève aux passant tout heureux. Ils tentent de faire pression sur les négociations en pénétrant sur le site de temps à autre et obtenir de pouvoir vider leur lait dans les cuves vides. Les salariés de la CILAM, ne le supportant pas, suspendent les négociations. Ils trouvent sans doute impromptu de ne pouvoir faire la grève tranquillement et n'admettent pas l'intrusion dans le jeu de troisièmes larrons.
Les chalands ne trouvent plus leurs yaourts préférés dans les rayons. La visite des allées crèmerie des magasins alimentaires fait penser à d'anciennes photos des pays du bloc soviétique...et nous rappellent notre dépendance de consommateur par la frustration à ne pouvoir acheter les produits que nous souhaitons.
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