Ce week-end marque la fin des deux semaines de vacances scolaires à La Réunion. Mais c'est avant tout l'épreuve sportive de l'année qui s'est déroulée pendant trois jours.
Il y a vingt ans, quelques amoureux des sentiers de randonnées imaginaient faire traverser l'île en passant par les cimes. A peine plus de cent kilomètres à l'origine, le parcours s'étale sur cent soixante dix kilomètres pour cette
édition anniversaire. C'est l'un des raids les plus durs au monde et l'on dit ici en bombant le torse que c'est le raid montagne le plus exigeant sur la planète. Imaginez ! Quatre Marathons d'affilés et surtout douze mille mètres de dénivelés positifs !
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Celui-là finira en près de 46h pour une belle 79ème place. |
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Coureuse qui sera surprise de son classement 4ème V1 |
Il y a le défi sportif et le reste. Deux mille sept cents coureurs dont la moitié ne verront pas la banderole de fin. Des milliers de bénévoles et de spectateurs qui aident les fous de la diagonale à aller du sud (St Philippe) vers le nord (St Denis) en passant par le volcan et les trois cirques. Le chemin est une splendeur et un calvaire. Si les montées usent, les descentes cassent. Il y a les différences de températures entre la nuit et le jour, l'humidité tropicale, éventuellement la pluie et les passages à plus de deux mille cinq cent mètres avec moins d'oxygène. Il y a enfin les aléas de la course qui surprennent les coureurs : blessure, échauffement, ampoules, crevasses, problèmes gastriques, déshydratation, coup de froid ou de chaud à gérer pendant de très longues heures. Il y a surtout une fatigue générale et seul le mental permet d'y faire face. Pourtant parfois l'esprit se met en sommeil paradoxal pendant que le corps continu d'avancer. Les hallucinations apparaissent. Si les meilleurs mettent plus de vingt-quatre heures, le dernier aura besoin de plus de soixante-cinq heures.
C'est à ce spectacle de dépassement humain dans un cadre grandiose qu'LN et la Première Compagnie ont décidé d'assister. Ils se sont portés volontaires pour l'assistance des coureurs Deniv' à un poste situé à trente cinq kilomètres de l'arrivée. Du matin au soir ce samedi, ils ont vu passé les nouveaux héros. ils se sont occupés tant bien que mal de ces machines usées : boisson, nourriture et réconfort pendant que le doc' et les kinés tentaient de remettre de l'ordre dans les mécaniques meurtries.
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Tente Déniv' à la Rivière des Galets, Ln réconforte. |
Dimanche, ils ont assisté à l'arrivée des derniers coureurs au stade de La Redoute. Parmi eux, il y avait un membre de leur club. La ligne franchie, il a été submergé par l'émotion...Plus tard allongé sur la pelouse, il nous a raconté comment il devait sans cesse se relancer pendant une bonne moitié de la course pour ne pas être hors délai à chaque poste de contrôle. Il a supporté un stress intense et pris des risques physiques pour finir dans les temps. C'est une histoire parmi celles des milles trois cent soixante trois arrivés. Nous avons suivis nos soixante six coureurs engagés pendant trois jours grâce à l'efficacité des puces électroniques, des scanneurs et des relais de télécommunication. Nous avons espéré, été inquiet et relaté au mieux les temps, les classements et les positions des coureurs sur Internet.
Si nous nous sommes approchés au cœur de la course il manque quelque chose, un appel se fait immanquablement entendre pour en être...Depuis quelques mois Ln à cette course en tête. C'est pour cela qu'elle s'est inscrite en club. Alors dans deux ou trois ans, vous pourrez peut-être, fidèles lecteurs, la suivre par écran interposé à moins que vous ne décidiez de venir l'applaudir sur les chemins et, qui sait, être pris vous aussi par ce virus de la course à pied en montagne !
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