Du nouveau dans les transports collectifs.

S'il est beaucoup question des requins dans l'actualité locale, on parle également de la construction de la nouvelle route du littoral. Les écologistes freinent des quatre fers en épuisant les recours juridiques pour amender le chantier et le rendre, selon eux, plus propre. Quelques excités ont mis feu à une grue géante. Ces derniers ne sont probablement pas des fascistes verts mais plus sûrement des camionneurs en colère qui veulent jouer les gros bras et obtenir des garanties sur les volumes de remblais à transporter.

Il est un événement en lien avec cette future route la plus chère de France qui a également fait réagir vivement les auditeurs sur Radio Free Dom. Le réseau des cars sillonnant le département était vétuste (on dit que 30 % des véhicules vieillissant étaient devenus hors normes) et inadapté aux besoins nouveaux. Le nombre de passagers était en baisse d'année en année, lassés des conditions médiocres offertes. Il fut donc décidé de modifier en profondeur les lignes, les arrêts, les horaires, les tarifs et de renouveler le parc de bus. Depuis quelques semaines ces nouveaux « cars jaunes » sont capables de transporter plus vite (il y a moins d’arrêts) d'une ville à l'autre du département, avec plus de confort et d'accessibilité. Comme tout changement d’importance, les premiers jours ont été chaotiques. Malgré les affiches d'avertissement, les campagnes d'information, la présence renforcée d'accompagnateurs, les usagers perdus et bouleversés ont fait savoir bruyamment leur mécontentement quelquefois directement auprès des salariés de la structure et le plus souvent en déversant de nauséabonds propos dans les médias.

La mise en place du premier jour fut ratée. Les premiers cars à la gare routière de Saint-Denis étaient d'emblée en retard faute à un accident sur la nationale. Ils furent pris d'assaut. Comme les itinéraires étaient nouveaux, une fois assis, les passagers posaient des questions aux chauffeurs ou aux accompagnateurs ne sachant pas si leur arrêt habituel était encore desservi. Dans un cas au moins, le chauffeur ne connaissait pas son itinéraire et il fallu l'insistance de passagers pour que celui-ci respecta les arrêts prévus. On a vu également des gestes d'humeur envers les personnels et des noms d'oiseaux fusèrent ce qui mit une belle ambiance et nourrit les débats radiophoniques de la journée.

Pourtant on ne peut que louer les efforts consentis. Le service s'est amélioré : des cars neufs, accessibles aux personnes à mobilité réduite, des volumes intérieurs plus ouverts et climatisés, des chauffeurs presque aimables, des itinéraires plus rapides, des accompagnateurs formés à l'accueil et aux renseignements, un tarif doux, à terme le wi-fi. Le voyage est rendu encore plus agréable lorsqu'il s'agit de longer la mer ou d'admirer le soleil couchant sans avoir à se préoccuper de la conduite.

En car jaune sur la route du littoral à constater l'avancement de la nouvelle route du littoral.

En car jaune sur la route des tamarins à admirer le soleil couchant

Au final, on a la satisfaction que l'argent du contribuable est bien investi. Nous avons néanmoins un regret. Il est une habitude qui faisait le charme des cars jaunes d'avant. Ils ne possédaient pas de dispositifs de demande d’arrêt. Il fallait donc frapper trois fois dans ses mains pour avertir le chauffeur de son souhait de descendre au prochain arrêt. Un bouton rouge vient maintenant remplacer l'avertissement sonore. Le passager appuie silencieusement, « Arrêt demandé » s'illumine à l'avant du véhicule. La Réunion ressemble de plus en plus à la métropole...

Bouton "Arrêt demandé"