De Saint-Denis, il faut aller à Saint-Louis. La distance est avalée rapidement en voiture grâce à la magnifique route des Tamarins dont on ne cessera de vanter les bienfaits pour l'île.
De Saint-Louis, la route longe la rivière vers le cirque de Cilaos. Quatre cents virages nous séparent du village qui se mérite. Nous nous arrêtons prendre le déjeuner au bord d'une rivière encaissée. Le village est sur un plateau au fond du cirque et au pied d'une imposante masse rocheuse en haut de laquelle règne le point culminant de La Réunion : le Piton des Neiges.
Ce volcan, endormi, est à l'origine de l'île Bourbon il y a cinq millions d'années. Et s'il laisse aujourd'hui son cousin du Piton de la Fournaise cracher sa lave, il n'est pas considéré comme éteint. Quelques fois, la neige y tombe sans jamais y rester.
Comme nous sommes des randonneurs aimant le confort, nous passons la soirée à Cilaos avec un bon dîner créole au restaurant Chez Noé puis à l'hôtel dont la piscine avait été investie par les enfants. Le lendemain matin, le temps est beau sur le cirque et le Piton.
Nous partons du lieu dit "Le bloc" avec nos sacs sur le dos. Le chemin est en sous bois et de suite raide. Quelques points de vue nous permettent d'admirer Cilaos.
Le déjeuner est le prétexte à une longue pause pendant laquelle sandwiches au jambon ou au saumon sont avalés. Le temps se couvre maintenant. La deuxième partie de la montée encore plus raide se fait dans le nuage et le crachin. Philippine est gênée par des soucis gastriques (la glace au chocolat d'hier soir au restaurant était imposante pour son petit estomac !). Le groupe est lent et atteint le haut du rempart en milieu d'après-midi.
Quelques centaines de mètres plus loin, le gîte de la Carverne Dufour vient d'ouvrir. Les nombreux randonneurs s'y pressent pour se sécher et se réchauffer autour d'un bol de thé ou d'une Dodo. Prendre une douche est un vrai acte courageux. Faute de soleil, les ballons d'eau sont à température ambiante : quelques degrés. Un guide annonce du beau temps pour le lendemain et tous attendent le repas du soir. A défaut d'être un fameux cuisinier, l'hôte des lieux est souriant et son gîte assez confortable ayant bénéficié il y a peu de financements européens et régionaux pour s'agrandir et se rénover. La nuit est perturbée par les premiers levés qui espèrent voir le lever de soleil au Piton et partent vers trois heures trente du matin. Nous nous levons vers six heures pour découvrir le même temps qu'hier. Après quelques hésitations, Raoul, Gustave et leur père vont monter au sommet, histoire de dire qu'ils l'ont fait, le reste de la troupe reste au gîte. Équipés contre la pluie et le froid, les trois mâles grimpent sur le sentier qui est devenu un ruisseau.
On n'y voit rien à cinquante mètres. A mi chemin, un peu d'air chasse le nuage, on imagine la beauté des lieux. Il faut une heure trente pour les six cents mètres de dénivelés. Le sommet du Piton est rouge. Les deux garçons sont ravis et ont ressenti la difficulté de respirer dans l'effort à cette altitude.
Nous avions décidé de ne pas retourner immédiatement à Saint-Denis après la randonnée. Nous avons donc profité d'un hôtel du centre, le Tsilaosa, très agréable ou après avoir usé et abusé du bain bouillonnant, nous avons apprécié thé et gourmandises au salon. Le dîner, toujours Chez Noé, est un vrai plaisir d'accueil et de cuisine créole.
Nous quittons le cirque de Cilaos le lendemain matin pour retourner à Saint-Denis après un copieux petit déjeuner et en particulier des pains remarquables dont une miche fourrée au coco et pâte d'amande divine. En ce jour, il y a une frénésie inhabituelle au village. Les premiers coureurs du Grand Raid arrivent au check- point du stade de Cilaos. Nous imaginons leurs difficultés, nous qui avons emprunté le même chemin sur quelques kilomètres seulement. Toute La Réunion vit d'ailleurs au rythme des trois courses qui sillonnent l'île jusqu'à dimanche.
Nous avions découvert Cilaos en 2007, y retourner a été une vraie joie et comme le Piton des Neiges ne s'est pas laissé complètement admirer, il nous faudra y retourner !
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