Les week-ends se suivent et ne se ressemblent pas à Mayotte pour la 1ère compagnie. Pas de plongée cette fois ci, un autre effort physique l'attendait.
Il est un des sommets qui n'avait pas été gravi par la famille David pendant les quatre années de vie dans l'île aux parfums : le mont Benara.
C'est donc plein de motivation que le représentant du club des six voulait gravir le plus haut point de Mayotte le samedi 2 juillet.
Plusieurs chemins peuvent être empruntés pour l'atteindre; départ de Bandrélé, sommet et descente vers Tsararano a été choisi. Une quinzaine de kilomètres et 1200 mètres de denivelés à effectuer tranquillement. L'hiver austral est la période de l'année pour effecteur l'ascension : le chemin est sec, les températures très supportables.
Du village, le chemin traverse les champs de manioc et de bananiers. Ça et là, des Baobab fins et élancés nous apportent de l'ombre en ce début de matinée. Nous croisons une espèce de palmiers rares sur l'île. De petites tailles et touffus, ils étaient jadis utilisés pour réaliser de solides tresses.
Après quelques minutes, le chemin se raidit et les premiers Padza apparaissent.
Plus loin, la terre des pentes est soutenue par de gros sacs noirs empêchant l'érosion et des acacias ont été plantés pour régénérer les sols. Un premier faré, une première halte nous offre une belle vue sur les côtes du sud et sur le mont Choungui.
Nous pénétrons dans une foret qui abritait jadis l'ancien village de Benara avant que l'on invite la population à se rapprocher des côtes et de la piste faisant le tour de l'île pour la désenclaver. Nulle trace d’habitation ancienne sous ces grands arbres. Au croisement du chemin venant d’Hajangoua, il faut prendre à gauche. La pente est raide maintenant, d’autres espèces végétales s’offrent à nos regards en particulier des arbres que l’on ne voit pas plus bas. Nous sommes surpris par la variété des champignons qui poussent sur les troncs morts.
La première compagnie scrute le bord du chemin pour découvrir l'orchidée. Est-ce cette fleur mauve que l'on ne voit qu'à l'approche du sommet ?
Le premier Benara est atteint. Tout le sud de l’ile en contrebas s’étale jusqu’au lagon qui l’enferme. Une pause, quelques gorgées d’eau et de calories permettent aux organismes d’affronter le chemin “aérien” comme l’indique le guide vers le deuxième Bénara. Il faut d’abord descendre, aidé par des chaines quelques fois puis remonter au milieu des blocs de pierres. L’apic est vertigineux vers Poroani. On entend les bruits du village et des zébus.
Le sommet se mérite après un dernier coup de rein. La vue sur la presque totalité de Mayotte est splendide. Un déjeuner à l’ombre s’impose. Il fait bon et un couple de papillons rouges inédits batifole. Bizarrement, nous remarquons un mandarinier de belle taille.
Nous partons vers Tsararano. La descente s’adoucit à mesure que nous avançons. Il n’y a plus de point de vue. Différentes forets se succèdent entrecoupées d’anciens padzas plus ou moins replantés. Nous traversons un ruisseau encore actif en ce début de saison sèche. Plus loin, les aiguilles au sol de deux grands résineux rendent le chemin très souple sur quelques mètres, on ne sera jamais pourquoi ils ont été planté là ...Un deuxième faré nous accueille pour le gouter. La vue décrite par le guide a disparu derrière les acacias qui ont vivement poussé depuis.
Nous retrouvons les champs et quelques zébus à l'approche de Tsararano. Beaucoup de ces espaces dédiés à la culture sont abandonnés ou travaillés par les clandestins. Les gros jacquiers offrent leurs fruits qui ne sont pas cueillis.Les premières maisons apparaissent le long de ce qui est devenu maintenant une piste, elles signent l'extension du village. Tsararano est sans intérêt à l'exception de ses vendeuses de fruits et légumes. Elles pourront bénéficier dans quelques semaines d'un marché couvert si elles ont des papiers en règle et payé la patente, elles qui s'étalent dangereusement dans un virage depuis toujours; il est probable que beaucoup d'entre elles continueront à occuper la route illégalement. Pour les autres, il s'agira de vendre différemment. Cet équipement vient compléter les chantiers en cours d'une commune dynamique : station d'épuration (la deuxième de l'ile !) et le lycée.
Une belle ballade que le Bénara, que l'on peut aussi effectuer au départ de Poroani. A faire en saison sèche. Pendant l'été austral, le chemin devient glissant et les nuages plus fréquents risquent de masquer les différents points de vue splendides qui laissent admirer la côte découpée de Mayotte et son magnifique lagon.
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